Approche Bio-psycho-sociale de la cancérologie : un séminaire à Atsuko

Approche Bio-psycho-sociale de la cancérologie : un séminaire à Atsuko

Aujourd’hui en France 36% des femmes et 46% des hommes sont susceptibles d’être
touchés par un cancer.
Les praticien.nes de Shiatsu, comme ceux des autres disciplines énergétiques, n’ont pas,

bien évidemment, vocation à « soigner » un cancer. Ce n’est absolument pas de leur
ressort. Le traitement de ce type de pathologie sort totalement de leur domaine de
compétence et les Shiatsuki ne sont pas des médecins.

Cependant, une fois le diagnostic posé, avant, pendant et après le traitement par la
médecine, les praticiens de shiatsu ont un rôle à jouer dans l’accompagnement
global de la personne pendant les différentes phases que vont traverser et vivre les
patient.es.

Aujourd’hui, c’est un fait, 76% des malades ont recours à des techniques complémentaires
pour les accompagner. La demande existe. Elle est bien là, et que ce soit en milieu de
soin institutionnel, au sein d’association de malades ou dans des cabinets privés, les
personnes font la démarche de suivre un accompagnement plus
global et se font aider par des soins énergétiques de différentes spécialités, dont le
Shiatsu.

La problématique cancérologies va bien au-delà de la maladie elle-même et notre champ
d’intervention en tant que Shiatsuki se situe aussi et certainement surtout dans cet espace
là.
Samedi 09 Mars 2024, L’Ecole de shiatsu Atsuko a organisé dans ses locaux une
conférence interactive sur les problématiques bio-psycho-sociales du Cancer.
Magalie Marchet, praticienne spécialiste en Shiatsu a été infirmière en oncologie (dans la
mise en place de soins de chimio à domicile, notamment) pendant 12 ans au sein de
l’hôpital et travaille aujourd’hui en consultation dans le centre sur les douleurs chroniques
de l’hôpital Bagatelle à Bordeaux. Dans le cadre de son métier d’infirmière, elle dispense
des soins de Shiatsu prescrit par les médecins, comme elle le faisait également dans le
service d’oncologie.

L’Ecole de Shiatsu Atsuko a à coeur de faire intervenir au sein de la formation des
spécialistes dans leur domaine. Magali est la personne parfaite pour venir partager
une réelle expertise dans le domaine du cancer.
Ce séminaire est inclus dans le temps de formation des apprenant.es de troisième année
à Atsuko mais elles (2024 est une promo très féminine!) ont été rejointes par d’anciens
élèves de l’école aujourd’hui praticiens qui voulaient « avoir des billes » pour recevoir des
personnes atteintes de cancer.
De nombreux.ses praticien.nes en Shiatsu s’interdisent aujourd’hui de recevoir en cabinet
des personnes atteintes de cancer ou sont mal à l’aise avec l’idée de travailler avec elles,
avant tout par soucis de ne pas commettre d’erreurs. Et pourtant, le Shiatsu peut être
d’une grande aide autant pour diminuer certains symptômes liés aux effets
secondaires du traitement de la maladie (en particulier de la chimiothérapie) que pour
accompagner certaines douleurs. Il peut également être un allié précieux pour
accompagner certaines difficultés découlant de la maladie et de l’organisation de la vie du

malade qui se voit chamboulée avec sa nouvelle situation. Ce sont ces maux là aussi que
le Shiatsu peut aider à soulager. Avec un cancer, les questionnements sont nombreux et
tout peut changer pour la personne. Le sommeil peut devenir perturbé, la colère et le
ressentiment sont présents, la tristesse et la peur peuvent apparaître par phase ou
s’installer, la fatigue se fait sentir. Et si un.e praticien.ne de Shiatsu suit une personne en
cabinet qui un jour, est atteinte de cancer ou si une personne prend rendez-vous dans un
cabinet, pour des problèmes de sommeil et se trouve AUSSI avoir un cancer, que va faire
le spécialiste en Shiatsu? Econduire la personne parce qu’il/elle a peur de ne pas savoir
quoi faire et ne veut pas entraver le traitement en cours en oncologie? La réponse est
bien-sûr : non.
Et le Shiatsushi a toute sa place dans l’accompagnement à la personne en
traitement contre la maladie ou ressentant encore certains symptômes liés à la maladie
ou à un traitement terminé. Encore faut-il se sentir légitime pour intervenir, et pour cela, un
bon Shiatsushi doit connaître un minimum de choses sur les cancers, leur types, les
différents traitements, leurs effets secondaires physique, psychologiques et sociaux… Il
doit également savoir ce qu’il ne doit absolument pas faire et ce qu’il peut au contraire
faire.
C’est l’objectif que poursuivait cette intervention.
Magali, est passionnée par le sujet du cancer et de la douleur mais aussi par l’éthique
du soin, et elle a partagé très généreusement avec nous son expérience et son savoir.
La première partie de l’intervention a concerné la connaissance des cancers, de leur type,
de leurs effets et de leurs traitements les plus répandus ainsi que leur implications
multiples. Un traitement peut avoir des effets secondaires physiques mais aussi des
répercussion dans la vie familiale et son organisation, dans la vie professionnelle, dans
l’image que l’on a de soi-même et que l’on renvoie aux autres, dans la place que l’on
prend ou qui nous est assignée dans la société. Les répercussion sont multiples. Et c’est
d’elles aussi que nous avons parlé.
Un long moment a été également consacré à la posture du donneur, à l’implication et à la
distance. Il n’était par exemple pas inutile de se rappeler que le donneur a lui-même une
image de la maladie et des besoins de la personne qui consulte, et qu’il doit veiller à ne
pas projeter ses représentations sur la personne qu’il a en face et à bien écouter ses
demandes spécifiques. Parfois, oui, on a un cancer mais on vient peut-être simplement
consulter parce qu’on a des problèmes de sommeil, par exemple. S’être posé les
questions du positionnement en amont permet au praticien d’être plus à même de
répondre correctement au besoin en temps voulu.
C’est tout ce champ nouveau et celui de ce qu’implique le soin qui a ouvert des portes.
Bien-évidemment, nous avons également abordé la question du type de toucher que l’on
peut avoir sur des parties du corps malades ou l’ayant été. Magali a partagé avec nous
des techniques spécifiques applicables aux situations de cancer.
Nous avons également évidemment fait le tour des choses, des pressions et des points
interdits en présence d’un corps en traitement contre le cancer. Et découvert que la liste
n’était pas si longue.
Pour finir, nous avons étudié deux cas pratiques réels qui nous ont permis de faire des
choix de points d’acupuncture, de traitement énergétique et de type de toucher à utiliser.
Les apprenant.es n’ont pas appris de geste miracle pendant ce séminaire qui a
cependant rempli totalement son objectif : apporter les connaissances nécessaires
pour permettre aux praticien.nes et future Shiatsushi de décider ce qui peut être
pris en charge dans un accompagnement au cancer et comment.
La compréhension de la maladie elle-même et des effets secondaires ainsi que les
demandes de la personne sont les éléments qui doivent nous guider dans notre choix de
praticien avec les connaissances que nous avons.

Tout le monde est ressorti de ce temps de formation, de partage et d’échanges en se
sentant légitime pour accueillir au mieux les personnes atteintes de cancer.
Merci Magali Marchet!

Quelque mots des apprenants sur cet séminaire :

« Je suis très satisfaite de cette formation tant attendue »M.H

« Formation très, très intéressante par une formatrice qui maîtrise son sujet et, ô merveille,
souhaite le partager. » C.G.

« Merci beaucoup pour cette intervention de grande qualité » « niveau d’expertise au
top »E.R.

« Un grand merci à Magali qui a su nous transmettre des éléments riches en informations
concernant la cancérologie dans la Bienveillance et la générosité. Et un grand merci à l’école Atsuko qui a permis cette rencontre et qui laisse ouvert sa
porte aux anciens élèves qui veulent continuer à apprendre, à s’enrichir et à se
perfectionner dans la pratique du Shiatsu » L